France 2012 : 5 millions d'abonnés au très haut débit

le 31/01/2007, par Olivier Coredo , Fibre optique, 632 mots

France 2012 : 5 millions d'abonnés au très haut débit

France 2012 : La fibre optique séduit 5 millions d'abonnés, atteignant ainsi près de 37% de part de marché des accès Internet en France. L'adsl est en déclin depuis 2010, souffrant d'une détérioration de service et d'une migration de ses abonnés vers le très haut débit. Les prix ont par ailleurs énormément chuté. Moins d'acteurs et de nouveaux usages Trois opérateurs, France Télécom, Free et Neuf Cegetel se partagent le marché de l'internet en France. Des acteurs, tels Alice ou Club Internet, ont totalement disparu du paysage télécoms. Il ne reste que 4 FAI en France. De nouveaux usages, tels l'auto-production de contenus, la TVHD, la VOD, les mondes virtuels 3D, le e-learning, les applications en visio, le peer to peer... sont apparus. Ils représentent 65% du trafic Internet. La France se place ainsi dans le Trio de tête mondial du très haut débit, au côté du Japon et de la Corée. L'avantage concurrentiel de la fibre Ces prédictions sont le fruit d'une étude de Sia Conseil, cabinet de conseil en management, intitulée « le très haut débit redistribue les cartes de l'Internet ». Le cabinet mise ainsi sur un déploiement exponentiel de la fibre. Le paysage va se restructurer autour des acteurs qui auront su prendre les risques financiers et anticiper la demande d'investissement et de déploiement des infrastructures. Il voit la fibre comme « une relais de croissance dans un secteur à maturité ». Le très haut débit (THD) sera alors un avantage concurrentiel important pour recruter de nouveaux clients. Sia table sur une concurrence farouche entre Free et France Télécom, afin de raccorder au plus vite les zones à fort potentiel (VIP). Les premiers arrivés sur ces immeubles « cibles » bénéficieront alors d'un quasi-monopole et pourrons drainer tous les abonnés des opérateurs concurrents. Ce n'est que par la suite que les opérateurs mutualiseront leurs infrastructures. Il ne faut cependant sous-estimer l'outsider «Neuf Cegetel » positionné en « embuscade » et les câblo-opérateurs qui bénéficient de réseaux assez facilement «upgradable ». L'absence de régulation sur la fibre devrait permettre d'autre part d'accélérer ces investissements. Adieu le forfait à 29,90 euros tout compris La fibre sera pour finir un moyen d'augmenter l'ARPU (revenu moyen par abonné) de 10 à 15 euros en proposant des services innovants. Sia Conseil estime que Free ne pourra pas éternellement rester scotché sur un forfait illimité à 29,90 euros/mois au regard des investissements entrepris (1 milliard d'euros d'ici 2012). Il pense que ce coût extrêmement bas sera compensé par des facturations cachées (installation, facturation de la box, résiliation...). Free sera de toute façon moteur dans l'adoption précoce de la fibre... le FAI aura un rôle de « déclencheur » par ses offres tarifaires agressives. Prudence est mère de sureté Cependant, restons extrêmement prudents sur ce type de prédiction. Rappelez vous les prévisions des analystes des plus grands cabinets avant l'éclatement de la bulle Internet en 2000 ! Ils tablaient par exemple sur un boom du marché de l'hébergement... Il ne reste aujourd'hui que 5 acteurs en France. La pénurie se fait sentir. En effet, le marché décolle mais avec près de 7 ans de retard. Les mêmes analystes tablent chaque année sur un «décollage de la ToIP », si ce n'est 2005 ce sera 2006, ou pourquoi pas 2007 ? Le marché du très haut débit n'est pas à l'abri d'une crise financière majeure, d'une redistribution des cartes avec l'entrée de nouveaux acteurs (Américains, Indiens, Chinois ou Moyen-Orientaux) ou de l'émergence de technologies alternatives (soit hybrides comme le FTTCurb, soit mobile comme le Wimax). Même si aujourd'hui le Wimax n'est qu'une technologie complémentaire avec de maigres débits, qui peut dire ce qu'elle donnera en 2012 ? Même en cellulaire, NTT DoCoMo prévoit du 100Mbps d'ici 2010 ! Il est évident que la France ne sera pas entièrement câblée en fibre, la technologie est trop coûteuse en génie civil. Le paysage haut débit Français sera donc métissé, avec du très haut, du haut et du bas débit, en fibre et en sans fil.

Une conjonction de phénomènes pousse le très haut débit

3 questions à Stéphane Dubreuil, Directeur Télécoms & Médias chez Sia Conseil (en photo)

R&T : Ne pensez vous pas qu'il soit risqué de faire ce genre de prévisions à 5 ans sur un marché en plein bouleversement ?
Pas plus qu'il n'est risqué de faire une étude sur la VOD par exemple. Il est toujours difficile de prévoir ce qui va se passer. C'est un exercice prospectif, nous délivrons une vision et affichons un scénario ambitieux pour lequel nous les éléments déterminants. Nous avons connu des études similaires et des business plan UMTS, basé sur 10 ou 15 ans ! Les prévisions sur la consolidation du secteur sont assez fiables. Le phénomène va s'accélérer sous la pression des cablo, de Free, 9T. On peut imaginer le rachat d'un acteur ou des rapprochements qui vont redistribuer les cartes. Ce qui est sûr est que nous assistons aujourd'hui à une conjonction de phénomènes qui poussent le très haut débit. Nous penchons vers un scénario de « plan confidentiel » de déploiement accéléré du haut-débit chez certains acteurs.

R&T : Les opérateurs se précipitent sur les zones à haut potentiel et accessibles. La marché ne devrait-il pas ensuite stagner ?
S.D. : Ils vont évidemment viser en priorité les zones VIP (Very Important Potential). Paris est la zone VIP par excellence. En effet, d'une part, les égouts haussmanniens permettent de descendre le coût de raccordement unitaire et d'autre part, la zone Paris/grande Couronne est aussi la plus dense. Une vraie guerre de la fibre est engagée sur Paris. La vraie bagarre se déroule sur les grandes villes. Ensuite, il est vrai que les déploiements risquent de stagner pour des raisons techniques de déploiement et de rentabilité. En province, les opérateurs vont attendre les initiatives des collectivités locales. Ils vont aussi chercher à mutualiser les infrastructures.

R&T : Trois acteurs Free, FT et Neuf se dégagent ? Quel rôle jouera Noos ? Ne voyez vous pas l'arrivée possible de nouveaux acteurs ?
S.D. : Noos met clairement la pression sur les opérateurs. Aujourd'hui c'est un acteur marginal, à l'image très TV. Le Très Haut Débit est un moyen pour les câblo-opérateurs de revenir dans la course. Ils accélèrent. Mais ils n'ont cependant pas les mêmes moyens que les trois opérateurs majeurs, l'image, les services et les contenus. La légitimité des acteurs adsl est plus forte. Les câblo-opérateurs souffrent d'une mauvaise image de QoS qui pèse. La crédibilité joue beaucoup sur ce secteur. Pour finir, leurs structures financières sont plus fragiles. Ils sortent en effet d'une phase de consolidation, fusion de 5 structures et réseaux différents, plan de départ volontaire et rationalisation des structures. Ils ne sont pas dans la même dynamique que les opérateurs Télécoms sur l'Internet. L'arrivée de nouveaux acteurs n'est pas impossible, notamment venant des Emirats. Le marché français est l'un des plus observé dans le monde. C'est une sorte de laboratoire. Les Coréens viennent visiter certains opérateurs dont Free! Mais c'est aussi un marché où la concurrence est très forte. Le niveau de rentabilité est faible pour les nouveaux entrants, l'approche est donc difficile.

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